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derrière le flanc droit ennemi. La moitié d’une autre compagnie lui fait front, tandis que les troupes du génie ont pour mission de maintenir les adversaires éloignés de la voie. Pendant ce temps, les troupes françaises et le reste de la compagnie Castaing devaient attaquer le flanc gauche des Allemands. Ainsi, le choc était prévu sur les deux ailes et contre le centre.

Les nôtres, faisant une fois de plus preuve de beaucoup d’ardeur, foncent droit à travers la brousse vers la gauche. Mais les retranche mon s les arrêtent. A 50 mètres de ceux-ci, malgré leur bravoure, ils doivent se retirer. Le lieutenant Guillemart et le lieutenant Thompson sont tués ainsi que 13 soldats indigènes.

Cependant, la compagnie, sous un feu violent, commence à tourner le flanc droit allemand. Faute de renfort, elle ne peut pousser à fond l’attaque pourtant si bien commencée. A la tombée de la nuit, elle se replie dans le lit de la rivière, à 300 yards à l’Ouest du village, et s’y retranche.

De leur côté, les troupes françaises et une moitié de la compagnie Castaing contiennent la gauche ennemie pendant que l’autre moitié attaque le front.

Toutes les dispositions étaient ainsi prises pour renouveler l’offensive, quand des patrouilles envoyées en avant rapportèrent que le village était maintenant inoccupé. Pendant la nuit, les Allemands s’étaient enfuis précipitamment. L’engagement de la veille étant resté incertain, on ne comprend pas pourquoi l’ennemi prit ce parti imprévu. Tout compte fait, le point du territoire qu’il importait de défendre restait Kamina. Le commandement s’en rendait d’autant mieux compte que l’issue d’un nouvel engagement à Chra demeurait indécise. Il convient d’ajouter que la colonne sous les ordres du commandant Maroix venant de Tchetti se trouvait alors à moins de deux journées de marche de Kamina. Informés de cette nouvelle menace contre leur poste de télégraphie sans fil, les Allemands s’y portèrent immédiatement, car là se trouvait le vrai but de toute leur résistance.

Entre temps, ils s’étaient livrés à une consommation étonnante de munitions. Les trois mitrailleuses dont ils disposaient furent maniées avec autant de sang-froid que d’à-propos, ce qui produisit un effet moral considérable sur les troupes noires. La position choisie était excessivement forte, et l’avis du chef