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LA GUERRE NOUVELLE

II[1]
LE MATÉRIEL DE GUERRE


I

Il est évident aujourd’hui que les guerres futures, — encore longtemps possibles, quoi qu’on dise, — différeront profondément de celles que l’Histoire a fait connaître. Nous avons conclu de l’exemple actuel qu’elles transformeront bien autrement la vie des nations ; la physionomie sociale de la guerre est toute nouvelle ; sa physionomie matérielle ne le sera pas moins.

Nous ne prétendons pas passer en revue l’outillage entier de la guerre moderne : nous voulons seulement en considérer un instant les grands traits. Avant tout, les instrumens de transport ont pris une importance prépondérante. Le premier d’entre eux est le chemin de fer. Un train porte un bataillon d’infanterie ou une batterie d’artillerie de campagne. Les chevaux et le matériel sont les choses encombrantes. Pour emmener un corps d’armée, soit 30 000 combattans, il faut une cinquantaine ou une centaine de trains, selon qu’on ne prend que les unités de combat, ou qu’on y joint tout le convoi des services

  1. Voyez la Revue du 1er janvier.