Page:Revue des Deux Mondes - 1916 - tome 32.djvu/176

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aurait des inconvéniens, au point de vue de la saute des hommes et du maintien de leur appétit, à les nourrir exclusivement de ces conserves pendant longtemps. C’est ce qui a motivé les récentes propositions de passer des marchés pour la préparation Je conserves nouvelles, composées à la fois de viande et de légumes, qui permettraient d’offrir aux hommes, à un prix plutôt inférieur, une alimentation plus hygiénique et plus variée.


PETITS VIVRES ET DENRÉES DIVERSES

De même qu’il existe pour la viande d’énormes stocks de conserves, le pain a lui aussi un succédané, c’est le pain de guerre, qui est au pain ordinaire ce qu’est la conserve de viande à la viande fraîche. Chaque homme doit en avoir 600 grammes dans son sac. Il est préparé par un grand nombre d’usines, notamment la plupart des grandes biscuiteries civiles qui, réquisitionnées comme les usines de conserves, ont au début de la guerre travaillé jour et nuit pour augmenter les approvisionnemens. Le pain de guerre actuel, plus petit et plus mince que l’ancien biscuit de guerre, fournit sous un petit volume un aliment très substantiel ; en cas de nécessité, il remplace momentanément, sans trop de désavantage, le pain dont le troupier français ne saurait se passer.

Vient ensuite une série de vivres de moindre importance, — d’où précisément le nom de petits vivres qui leur a été donné, — qui font partie, comme le pain et l’avoine, du ravitaillement quotidien. La viande même n’est envoyée en principe que sur demande spéciale ; mais le directeur des étapes et services peut toujours prescrire de faire rentrer n’importe quelle denrée dans la composition du ravitaillement quotidien. Ces petits vivres sont les légumes secs ou le riz, le second beaucoup moins apprécié du soldat, peut-être parce qu’il est en général mal préparé. Ils sont distribués au taux général de 100 grammes par ration ; ils peuvent être remplacés par des légumes frais, des pommes de terre par exemple, en plus grande quantité bien entendu (750 grammes). Puis viennent le sel (20 grammes), le lard (30 grammes), qu’il a fallu souvent, sur la demande des soldats de religion musulmane, remplacer par de la cocose ou d’autres graisses végétales dans les ravitaillemens destinés aux