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plus précise ; mais il est remarquable qu’en pleine guerre ces usines qui travaillent toutes pour la Défense nationale aient pu faire preuve de cette énergie. Tous ces échantillons et bien d’autres, des nouveautés comme les tubes en fer électrolytique de Bouchayer, attestent la vitalité de notre industrie et sa volonté résolue de supplanter la concurrence allemande, au lendemain de la victoire, dans les œuvres de la paix.

Une des grandes leçons de la première Foire d’Echantillons française, c’est la ressource immense qu’offre notre métallurgie au commerce d’exportation. On l’ignore trop. Les faits sont là cependant. En janvier 1914, un concours international a lieu pour une fourniture de câbles souterrains destinés à l’électrification des chemins de fer de Londres à Brighton ; les câbles prévus doivent fonctionner sous une tension alternative efficace de 60 000 volts, tension qui, jusqu’à ce jour, n’a pas eu d’autre application. La Société française des câbles électriques se trouve en concurrence avec les deux principales firmes allemandes ; c’est elle qui est retenue. — Voici une maison française (Bonvillain et Ronceray) qui fabrique du matériel de fonderie. Avant la guerre, elle fournissait à l’Allemagne des machines à mouler ; elle avait même pu installer une succursale à Düsseldorf ; son marché d’exportation est considérable. Ne doit-on pas l’encourager à créer de nouveaux comptoirs ? — La plus ancienne des maisons françaises de construction électrique, la Thomson-Houston, affirme et prouve que la technique allemande n’est pas supérieure à la nôtre ; elle a résolument abordé la construction d’appareils dont l’Allemagne croyait avoir le monopole : lampes électriques de toutes intensités, instrumens de téléphonie automatique, machines à grosse puissance, petit outillage à commande électrique, moteurs à faible puissance pour les métiers à tisser. Beaucoup de ces appareils, qui ont été exposés à Lyon, n’avaient été construits jusqu’à ce jour que par des firmes étrangères. Ils serviront à la France de demain, qui aura besoin de se reconstituer, mais ils iront aussi, sur les marchés du dehors, démontrer la valeur de la technique métallurgique française.

Pour l’appareillage électrique, l’industrie allemande arrivait à d’importans résultats. Elle fournissait surtout la lustrerie légère, dite art nouveau ; aucune maison française ne fabriquait ces suspensions à bon marché, ces lampes portatives