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En somme, la 2e armée française a devant elle, au Nord de l’Oise, la droite de l’armée von Klück (IXe corps de réserve), puis le XVIIIe corps, le XXIe, le Ierbavarois, le XIXe de réserve, une division de la Garde et le IIe bavarois, qui forment la IIe armée allemande (von Bülow) ; enfin, le IVe corps, qui forme la gauche du prince de Bavière. C’est entre ces forces que se livre, au début d’octobre 1914, une bataille acharnée, qui laisse aux Allemands Lassigny et Roye et qui fixe le front sur les positions actuelles.

A la faveur de cette bataille, l’armée Maudhuy plus au Nord s’établit dans Arras où elle devance l’ennemi, puis sur les hauteurs de Lorette où elle ne peut l’empêcher de se retrancher, mais où elle le contient, enfin dans la plaine des charbonnages jusqu’au canal de La Bassée. Elle est à son tour attaquée ; à la bataille de Roye-Lassigny succède une bataille d’Arras. Mais elle tient bon devant la ville, et cette fixation du front permet à l’armée anglaise de s’établir à son tour au Nord de l’armée Maudhuy.

Les positions actuelles sont encore, à peu de chose près, les positions finales de ces deux batailles d’Arras et de Roye-Lassigny. A Arras, les lignes enveloppent la ville, par Saint-Laurent et Blanzy. Elles passent au Sud-Est d’Arras, en laissant Beaurains aux Allemands, puis tournent au Sud-Ouest entre Foucquevillers et Gommecourt, passent devant Hébuterne (Français), Beaumont-Hamel (Allemands), franchissent l’Ancre à 6 kilomètres environ en amont d : Alberl, et interdisent l’angle aigu qui est entre l’Ancre et la Somme, laissant aux Allemands Thiepval, La Boissette et Fricourt, mais mettant dans nos lignes Carnoy.

La Somme est franchie à la hauteur de Frise. Entre Carlu et ce village, la rivière dessine un coude vers le Nord. Frise, sur la rive Sud, exposé et indéfendable, était une proie facile aux Allemands, qui l’ont enlevé en effet au début de 1916. De là le front court vers le Sud, à travers les plateaux du Santerre. Il coupe la voie romaine d’Amiens à Vermand à l’Est de Foucaucourt, et plus au Sud la voie ferrée d’Amiens à La Fère, entre Lihons (Français) et Chaulnes (Allemands). De là il enveloppe Roye, dont les Allemands tiennent les avancées par Parvillers (Nord-Ouest), Andéchy (Ouest) et Beuvraignes (Sud). De Beuvraignes, le front court vers le Sud-Est, laissant Lassigny aux Allemands, et il atteint l’Oise.