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temps moins heureux me donne la hardiesse de les recommander à Votre Majesté. » Joséphine, qui devait tant à Calmelet, ne tenta rien pour le défendre[1].

La jeune Stéphanie de Beauharnais qui allait épouser le prince électoral de Bade, était la fille de Claude de Beauharnais, comte des Roches-Baritaud, oncle d’Alexandre de Beauharnais, et de Claudine-Françoise-Gabrielle-Adrienne de Lezay-Marnésia ; après d’étonnantes aventures, elle avait été recueillie par Joséphine et par le Premier Consul, qui avaient fait compléter son éducation chez Mme Campan.

Les fournitures pour la corbeille de S. A. I. la vice-reine d’Italie montaient à 202 967 fr. 60, dont entre autres 81 889 francs pour Leroy (modes et robes) et 21 278 fr. 60 pour Lolive de Beuvry (lingerie). Les 202 967 fr. 60 furent, par l’Empereur, réduits à 100 000 francs.


Sans que l’affection de Joséphine pour son fils en soit augmentée, l’activité de la correspondance s’accroît à présent du désir qu’elle a de se rendre agréable à sa belle-fille et à son fils, peut-être pour que celui-ci ne perde pas de vue le parallèle. Quant à l’Empereur, il n’est point d’attention qu’il ne témoigne à la princesse Auguste, et, en même temps qu’à Eugène, dans ses dépêches officielles, il adresse des grondes, il envoie son portrait à la princesse et il charge Joséphine de faire parvenir à son fils le plus beau présent qu’il lui puisse offrir.


Paris, le 25 février (1806).

« Mon cher Eugène, je fais partir la corbeille[2]. Comme elle est trop grande pour le fourgon, elle ira par la diligence. Quant aux objets qui la composent, c’est le fourgon que j’ai fait faire pour ta femme qui les transportera. Ils ont été vus de tout Paris et trouvés très beaux. Je désire qu’ils ne soient pas moins agréables à ta femme. Je fais accompagner le fourgon par un valet de chambre coiffeur dont on m’a répondu. C’est un très bon sujet et qui coiffe très bien. L’Empereur trouve aussi

  1. Calmelet, destitué comme administrateur du Mobilier de la Couronne, le 4 février 1806, n’en garda pas moins jusqu’à sa mort la confiance justifiée d’Eugène.
  2. Ce qu’on appelait le « sultan, » l’espèce de panier très décoré dans lequel devaient être présentés les objets de la corbeille.