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LES
EMPRUNTS DES BELLIGÉRANS

Le côté financier de la guerre n’est ni le moins important ni le moins intéressant. Nous l’avons examiné à plusieurs reprises dans la Revue. Nous y revenons aujourd’hui pour dégager un des élémens essentiels des budgets des belligérans, l’emprunt. Quelle que soit, en effet, la méthode suivie par les États qui participent à la formidable lutte, aucun d’eux ne peut échapper à la nécessité de s’endetter. Les plus énergiques établissent de nouveaux impôts ou augmentent le taux des taxes existantes ; mais tous font appel au crédit, c’est-à-dire grèvent l’avenir en vue d’obtenir des ressources immédiates. Si jamais d’ailleurs cette hypothèque prise sur les générations futures a été justifiée, c’est bien aujourd’hui, où nous combattons pour la liberté, l’indépendance, l’honneur, en un mot pour tout ce qui fait le prix de la vie, et sans quoi l’existence de nos enfans et de nos petits-enfans ne serait que honte et misère. Il est donc inutile de discourir longuement pour expliquer la légitimité de nos emprunts et de ceux de nos alliés. Nous allons en exposer la série depuis le mois d’août 1914, isolant ainsi, dans une étude spéciale, une partie des opérations financières exécutées au cours des vingt-huit premiers mois de guerre. Nous compléterons notre travail par quelques renseignemens sur ce qui s’est fait à cet égard chez nos ennemis.