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Dès le 1er août, on prenait position dans le duché du Luxembourg. Le plan militaire entrait en voie d’exécution. Tout le reste n’est que grimace diplomatique bonne à gagner du temps et à fournir les délais de l’accomplissement. Voyons donc les faits qui se produisent dans cette région : ils révèlent la conception qui présida à l’ensemble des événemens.

On apprend bientôt que des armées allemandes s’organisent dans le Grand-Duché et le Luxembourg belge. Nous avons dit tout à l’heure, qu’au jour de la mise en marche, ces armées monteront au chiffre formidable de 600 000 hommes. Des troupes de couverture, projetées sur le territoire français, ont pour mission unique de cacher ce qui se passe. Quelques combats, Dinant, Mangiennes, Spincourt, s’opposent aux incursions de la cavalerie française et aux reconnaissances s’efforçant de soulever le voile. Après le coup violent frappé à Liège, le silence se fait et les armées allemandes complètent leurs effectifs, se massent, attendent l’heure où le grand Etat-major les mettra en mouvement, c’est-à-dire jusqu’au 19.

C’est le 19 que l’armée von Kluck passe la Gette pour commencer le grand mouvement tournant qui, par Louvain et Bruxelles, doit déboucher sur la Sambre. Et c’est le 19 aussi que les armées du Luxembourg et des Ardennes se mettent en branle pour seconder cette manœuvre en se portant à la fois sur Longwy et sur la Meuse, pour marcher au rendez-vous général donné aux trois armées allemandes sur la Marne ou la Seine.

Rappelons que les rencontres de l’Est ont lieu du 15 au 20 et que la bataille de Charleroi va se produire les 22 et 23 août. La simultanéité des contacts suffirait pour révéler l’ordre unique qui dirige les trois armées et que les armées du centre ont à exécuter, pro parte.