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et Litzmann et les régimens hongrois et viennois, du général von Szurmay. — Mais plus au Sud, l’armée Chtcherbatcheff progressa par ses deux ailes dans deux directions très importantes, la droite sur la route de Tarnopol à Lemberg par Brzezany, la gauche dans le secteur de Dniester, devant Halicz.

C’est ce duel de l’armée Chtcherbatcheff contre Bothmer qui forme le dernier épisode de la bataille. Au début de juin, l’armée Bothmer comprenait, comme nous avons dit, une division allemande (la 48e de réserve) et six divisions autrichiennes. Puis elle avait reçu en juillet la 105e division allemande, venue des Balkans, et la 119e venue du front de Riga ; en août la 95e et la 199e, puis la 19e et la 20e divisions turques ; elle reçut encore au milieu de septembre, la 123e division venue du front de l’Aisne, et la 208e, venue de la Somme ; enfin, des élémens de la 1re division de réserve et de la 3e division de la Garde qui, après avoir combattu sur le front oriental, avait fait Verdun au mois de mars. Quant aux divisions autrichiennes de l’armée Bothmer, trois avaient été complètement détruites ; deux avaient été retirées, dont l’une, hongroise, avait été expédiée sur le front de Roumanie ; deux divisions et demie de troupes fraîches avaient remplacé ces pertes ; de telle sorte qu’au milieu de septembre 1916, c’étaient 7 divisions allemandes avec des élémens de deux autres, 3 divisions et demie autrichiennes et 2 divisions turques, qui, sous les ordres du général bavarois, allaient défendre les deux avenues de Lemberg, Brzezany et Halicz.

Entre ces deux points, le front allemand faisait un saillant, qui était tenu par un groupement aux ordres du général von Gerok, vers Zavaloff. C’est sur ce saillant que le général Chtcherbatcheff attaqua le 29 août, contraignant von Gerok à la retraite ; puis la bataille s’étendit à l’aile gauche, en direction d’Halicz. Le 6 septembre, les Russes occupaient le chemin de fer qui court du Nord au Sud à l’Est d’Halicz, reliant cette ville à Iczupol, par Semikovce et Vodniki. Le nombre des prisonniers, autrichiens, allemands et turcs s’élevait à 5 600 et 45 officiers. Halicz était bombardée. Dans la nuit du 7, d’après un récit du Russkoe Slovo, l’ennemi commençait à faire sauter les forts ; le 7, le grand pont du Dniester. Des trains chargés de troupes quittaient la ville sous les obus. Les défenseurs se retranchaient derrière la Gnila-Lipa, entre le cours inférieur