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sont les principes d’action, les règles de conduite, les méthodes, les procédés, lei habitudes dont le temps a démontré et consacré l’efficacité… Tous ces précieux trésors recueillis, pièce à pièce, par les âges qui ne sont plus, se transmettent de père en fils par l’éducation. Habitudes d’ordre, de discipline, de prévoyance et de persévérance… Pour développer ces qualités, il ne suffit pas de l’enseignement de l’école, il faut l’influence du foyer domestique, et, pour que ces facultés se transmettent à l’enfant, il faut déjà que les parens les possèdent. » Ces passages sembleraient dignes de figurer dans une anthologie au mot Bourgeoisie, avec les développemens plus complets que l’auteur leur donne, et en y ajoutant la partie suivante relative à l’esprit d’initiative : « La bourgeoisie n’est-elle pas un groupe toujours en mouvement qui, sans cesse, se renouvelle et s’enrichit d’élémens plus actifs. C’est la sève ascendante qui porte partout la vie et qui est le principe de tout développement. Loin d’être un corps fermé, qui se laisse atteindre par l’inertie, et qui s’engourdit dans la jouissance de ses avantages sociaux, la bourgeoisie est, au contraire, un corps qui, par sa condition d’existence même, s’épure et se recompose sans relâche. Chaque jour, les populations ouvrières perdent quelques-uns de leurs élémens, les plus féconds et les meilleurs, qui vont accroître la force et l’activité de la bourgeoisie. »

Dans le numéro du 1er septembre 1870, en pleine guerre, Paul Leroy-Beaulieu intitulait un de ses articles : Les ressources de la France et de la Prusse, comparaison des plus difficiles, qui lui fut, sans doute, demandée à la suite des malheurs militaires du mois précédent, afin de ranimer les courages. Il le fit de son mieux, en insistant sur la supériorité de notre crédit par rapport à celui de nos ennemis, et réclama, en terminant, la diffusion et le perfectionnement de l’instruction, plus que jamais nécessaire dans notre pays. C’est ce que préconisera bientôt un penseur solitaire, fondateur de l’École des sciences politiques, auquel Paul Leroy-Beaulieu s’associera.

Mais après la Revue des Deux Mondes, nous devons parler immédiatement du Journal des Débats, où il était entré dès le début de 1871.

La plus précieuse et la plus rare qualité d’un journaliste est le posséder la pleine connaissance scientifique des matières qu’il se propose de traiter. Alors seulement, celui que le ciel a