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morte, car elle succomba à ses souffrances en décembre 1916, comme son mari, après s’être illustré dans le combat de Vaux, avait obtenu de venir voir leur troisième enfant nouveau-né. Il n’est pas inutile de donner sur l’un ou l’autre de nos combat, tans ces détails privés sans lesquels ne se pourraient comprendre ni le caractère de cette guerre, ni la grandeur et la vertu de tels exemples.

Le tir de l’artillerie lourde, à cause du temps, n’a pu être réglé ni par observateurs terrestres, ni par observateurs aériens. A cinq heures du soir, l’attaque est lancée. Elle atteint et nettoie plusieurs abris du bois Fumin où sont faits plus de cent prisonniers, mais elle se heurte aux défenses toujours intactes de la tranchée d’Altenkirchen. Le bataillon Ballay perd un commandant de compagnie et neuf chefs de section. Le sous-lieutenant Rey, du 230e, est tué. Le soir, les compagnies s’installent sur les emplacemens de fin de combat des détachemens les plus avancés et creusent une tranchée reliant la corne Sud-Ouest de l’Etang de Vaux à la partie Ouest de la tranchée de Gotha qui est en notre possession. Les prisonniers ont signalé la présence de onze mitrailleuses dans le boyau d’Altenkirchen qu’il faudrait battre d’enfilade pour faire tomber toute la position de la croupe du bois Fumin.


Le 27 octobre, commence la relève de la division de Lardemelle par la division Andlauer dont plusieurs bataillons, pris au 305e et au 216e, ont déjà été engagés. Le général Andlauer entreprendra une série d’opérations locales pour se relier par la digue à la division Arlabosse qui a relevé la division Passaga et pour entrer en possession de tout le bois Fumin et tenir ainsi les abords Ouest du fort. L’audacieuse attaque du 25 octobre qui nous a menés sur la superstructure a montré à l’ennemi notre volonté inébranlable de pousser notre offensive jusqu’à la prise de l’ouvrage. L’ennemi a pu se rendre compte que les jours du fort étaient comptés et ne dépendaient plus que du renforcement de nos moyens matériels et de l’achèvement de la manœuvre qui l’encagerait définitivement par la possession des pentes Ouest et Est.

Au 28 octobre, la bataille de Vaux nous donnait plus de 1 500 prisonniers hommes de troupe, 42 officiers, 4 canons