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des lettres de change et des Bons du Trésor allemand. La Caisse de prêt du pays de Pologne, fondée à Varsovie en décembre 1916, émet des billets libellés en une nouvelle monnaie, le mark polonais, auquel on a assigné la valeur du mark allemand. Les billets sont garantis par l’Allemagne ; on espère qu’ils remplaceront dans la circulation les billets allemands, qui pourront ainsi être rapatriés. Cette Caisse varsovienne est ainsi destinée à prendre la place, en Pologne, de la Banque d’émission qu’on avait projeté d’y fonder et pour l’organisation de laquelle le président de la Reichsbank, M. de Havenstein, s’était rendu sur les lieux : il avait d’ailleurs échoué dans sa tentative. Les débiteurs avaient été provisoirement autorisés à s’acquitter en billets allemands ou en billets russes, le rouble étant compté au pair, c’est-à-dire à 2 marks 17 pfennig. Mais, depuis le mois d’avril 1917, le mark soi- disant polonais, dont la valeur officielle est identique à celle du mark allemand, est seul reconnu comme monnaie légale.

Dans l’Empire, les administrations s’efforcent de multiplier les règlemens par chèques ou viremens. Les Caisses militaires ont été rattachées au service de viremens de la poste ou de la Reichsbank. Les Directions de chemins de fer multiplient le nombre de leurs caisses affiliées à la poste et étendent le nombre de leurs employés dont elles paient le traitement par chèque. Le Comité permanent du Congrès des villes allemandes recommande aux municipalités de faire acquitter au moyen de chèques toutes les taxes d’eau, de gaz et d’électricité. D’une façon générale, on rend le chèque postal plus accessible en abaissant le montant du dépôt initial exigé pour l’ouverture d’un compte et qui était jusqu’ici de 50 marks. D’autre part, les comptes de dépôt à la Reichsbank, qui jusqu’en juin 1916 se tenaient aux environs de 1 600 millions, ont dépassé à la fin de l’année le chiffre de 4 milliards. Toutes les banques particulières ont été invitées à verser la plus grande partie de leurs disponibilités à la Reichsbank, ce qui a permis à celle-ci de grossir son portefeuille en un an de 3 800 millions, en n’augmentant sa circulation que d’un chiffre moindre. Mais celle des billets des Caisses de prêt a bondi, dans la même période, de moins d’un milliard à trois milliards et demi de marks, franchissant ainsi la limite maximum qui avait été fixée en 1914.