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la république l’emporta. Les deux nominations, bien accueillies l’une et l’autre à Tokyo, et qui ne précédèrent que de peu le règlement définitif entre les deux gouvernemens d’un fâcheux incident survenu en Mandchourie entre les troupes japonaises et la police chinoise, avaient été comme l’occasion et le signal du rétablissement entre les deux Cabinets de relations plus satisfaisantes. La disparition de la personne et du régime de Yuan avait été une première cause d’apaisement : l’attitude observée par le nouveau président Li, par le vice-président Feng qui, dès son élection, avait fait des déclarations publiques de sympathie à l’égard du Japon, par le ministre Wou ting fang enfin qui s’exprimait de même dans les termes du meilleur augure, n’a pu que confirmer cet heureux revirement.

Lorsque, à la réouverture du Parlement japonais, le 23 janvier 1917, le nouveau ministre des Affaires étrangères, le vicomte Motono, prononça devant la Chambre des représentans son discours sur la politique extérieure de l’Empire, un long et important passage de cette harangue était consacré aux relations sino-japonaises. Le vicomte Motono, avec autant de franchise que de largeur, reconnaissait les fautes qui, de part et d’autre, avaient pu être commises, mais il rappelait tous les actes par lesquels le gouvernement japonais avait marqué et prouvé son sincère désir d’entretenir avec la Chine les rapports de la plus cordiale entente. Après avoir signalé la situation spéciale qu’occupe le Japon dans les régions de la Chine limitrophes de la Corée et la nécessité pour le gouvernement impérial de sauvegarder les intérêts et droits légitimes qu’il y a acquis, il a ajouté que le Japon n’a aucune intention de poursuivre une politique égoïste en Chine, qu’il est résolu à demeurer d’accord avec toutes les Puissances intéressées, comme lui, au maintien de l’indépendance et de l’intégrité du territoire chinois et qu’il ne se propose, avec elles, que la prospérité et la paix de la grande République voisine.

Dans une autre partie du discours, le vicomte Motono insistait également sur le désir du Japon d’entretenir les relations le plus sincèrement amicales avec le gouvernement et le peuple des Etats-Unis. Il mentionnait incidemment les propositions que des capitalistes américains avaient faites au gouvernement japonais en vue d’une action commune dans les affaires financières de Chine, en déclarant que le gouvernement impérial