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général Grossetti se concentrait à la Clytte et à Nieuport, poussée dès le 21 en avant, dans l’idée de commencer, par la reprise de Lombarizyde, l’offensive projetée. Enfin sur mer, les monitors anglais et les contre-torpilleurs français surveillaient la côte, — prêts à intervenir.

En face, les Allemands déployaient des forces relevant de deux armées : la VIe (kronprinz Ruprecht de Bavière) dont le quartier général était à Douai, et la IVe (duc Albrecht de Wurtemberg) qui avait le sien à Gand, bientôt à Thielt.

C’étaient, du Sud au Nord, le XVIIIe corps au Nord-Est de Lille, des fractions du XIIIe dans les environs du Quesnoy, le IVe corps de cavalerie au Sud de Menin, face à Ypres, deux des nouveaux corps, les XXVIIe et XXVIe corps de réserve, plus haut dans la région de Merkem ; et en face de Dixmude les deux autres : XXIIIe et XXIIe de réserve ; au Nord de Dixmude, le IIIe corps de réserve ; enfin, entre Nieuport et Ostende, la IVe division Ersatz que devait venir appuyer une division de fusiliers marins. A cette masse de troupes allaient, en cours de bataille, s’ajouter le XVe corps, la IVe division de réserve bavaroise, la XLVIIIe division de réserve, la XXVIe division du XIIIe corps, le IIe corps bavarois, le IIe corps, le IIIe corps de réserve, des élémens du XIXe corps et du Ve corps de réserve, enfin une division et demie de la Garde ; et il sera, entre les VIe et IVe Armées, constitué un détachement d’armée confié au général von Fabek, commandant le XIIIe corps, tandis que le général von der Marwitz, commandant les corps de cavalerie, assurera constamment la liaison entre les armées,

La supériorité matérielle de l’armée allemande, — si numériquement considérable, — résidait cependant moins dans ses masses d’infanterie que dans la quantité de ses gros canons : son artillerie lourde, amenée d’Anvers, s’était installée dès le 16 en face des lignes alliées ; les Belges en avaient déjà éprouvé les cruelles rigueurs.

Enfin, il est peu contestable que, maîtresse, — tout au moins de Ghistelles à Menin, — d’une position dominante, elle empruntait par ailleurs aux couverts, — notamment aux bois de Keyem et à la forêt d’Houthulst, — un avantage que n’avaient, en aucun lieu de leur front, les armées alliées.

C’est miracle que dans ces conditions l’armée allemande n’ait pu, par trois semaines de combat acharné, forcer nos