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jour, un agent signalait que neuf trains passaient à Bruxelles ; sinistre convoi qui véhiculait 30 000 morts, tandis que dans les usines de Louvain, Seraing et Charleroi, « les installations crématoires fonctionnaient depuis des jours continuellement. » Au Nord, l’eau glauque couvrait le shoore, sur lequel flottaient de sinistres épaves. Au Sud, les pentes des crêtes étaient couvertes d’un tapis de cadavres allemands. Les Russes pouvaient continuer à fouler la Prusse orientale et marcher, par ailleurs, sur Przemysl bientôt investi. Trois cent mille Allemands manqueraient au rendez-vous que, sur le front d’Orient, leur donnait Hindenburg.

Et, un dernier morceau de royaume étant conservé au Roi des Belges à la confusion du crime arrêté, Dunkerque et Calais continuaient à faire la liaison, tous les jours plus précieuse, entre l’Angleterre et la France. Enfin, le mur était fermé, derrière lequel nous allions forger nos armes. « Au total, ajoutait Foch le 19 novembre, avec la plus grande simplicité, les Allemands, après trois mois de campagne, aboutissent à une douloureuse impuissance à l’Ouest. »

C’était le dernier mot de la bataille des Flandres.


LOUIS MADELIN.