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« Julie » a continué de tirer. Ce matin, au « Communiqué, » de bonnes nouvelles, et ce soir à deux heures G... est venu nous annoncer que l’avance de nos troupes est officielle. On a gagné trois kilomètres en profondeur, fait 40 000 prisonniers. Bravo ! Nous nous empressons de répandre cette nouvelle partout autour de nous. Officiers, sous-officiers et soldats, eux, se chargent de la faire vite connaître en ville où toutes les figures sont radieuses et la gaîté générale, car on espère encore en une prompte délivrance ! Le « Communiqué » de trois heures annonce 12 000 prisonniers et confirme l’avance en Artois. On se réunit entre amis, pour sabler le Champagne.

Lundi 27. — Tout le monde attend toujours l’offensive en face de Reims. Du plateau de Bezannes, excellent lieu d’observation, on entend tonner formidablement le canon vers Berry-au-Bac et sur la ligne de l’Aisne. Et, dominant ce bruit terrible, de quart d’heure en quart d’heure, se fait toujours entendre la grosse voix de « Julie. »

Mardi 28. — Encore rien de nouveau sinon que le « Communiqué » de sept heures nous annonce 75 canons pris en Champagne, au lieu de 30. Ce soir, pas de journaux de Paris. Le « Communiqué » de quatre heures est plus que maigre. Chacun recommence à s’énerver.


OCTAVE FORSANT.