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qui est en regard du projectile, une sorte de vibration très visible et sensible au doigt, et qui permet de localiser le corps étranger.

Malheureusement, ces méthodes (sauf celle de la balance de Hughes qui s’applique à tous les métaux, mais ne paraît pas être entrée dans la pratique), ne sont pas applicables aux projectiles non magnétiques (éclats de laiton, de bois, de pierre, etc.), qui sont d’ailleurs les moins nombreux. S’il s’agit de corps métalliques, on peut les repérer à l’aide de sondes spéciales constituées par deux tiges métalliques accolées, mais isolées électriquement et placées sur un circuit de piles. Lorsque la sonde touche à son extrémité un objet de métal, le courant est fermé et fait fonctionner une sonnerie ou un téléphone.

Mais les rois des agens de repérage, pour les projectiles de quelque métal qu’ils soient, sont sans conteste les rayons X. Aujourd’hui, il n’est plus une formation sanitaire de quelque importance où on ne les emploie couramment ; ils sont l’agent physique le plus constamment utilisé par le chirurgien de guerre.

Les divers modes opératoires utilisables dans l’emploi chirurgical de ces rayons ont donné naissance à une foule de dispositifs extrêmement ingénieux. Je ne saurais ici les examiner en détail. Ce qui suit suffira pour faire comprendre tous les progrès réalisés dans ce domaine.

Tout d’abord, on peut utiliser simplement la radioscopie (mes lecteurs ont trop de grec pour que je ne puisse pas me dispenser de leur expliquer ce mot) dans laquelle on projette à travers la région blessée les rayons X sur un écran fluorescent. Cette méthode fournit de suite une indication qualitative, c’est-à-dire qu’elle indique s’il y a des projectiles, combien, de quelle forme et de quelle dimension approximatives.

Si l’on veut maintenant localiser exactement par ce moyen le projectile dans la profondeur des chairs, on peut opérer ainsi. La jambe, — s’il s’agit d’elle par exemple, — étant placée sur la table radioscopique, on marque sur la peau, au rayon dermographique, les deux points où le rayon qui passe par le projectile rencontre la face antérieure et la face postérieure du membre. Faisant alors tourner celui-ci d’environ 90 degrés, on recommence la même opération. Le recoupement des deux droites tracées idéalement à travers la jambe fournit l’emplacement exact du projectile, et il ne reste plus au chirurgien qu’à l’aller quérir par la voie d’accès la plus facile