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impressionnant que toutes les manifestations, les prières dites sur le catafalque élevé en l’honneur des soldats belges tombés pour la patrie.

Le Comité du Nord de la France, constitué sous le patronage de l’archevêque de Cambrai, de l’évêque de Lille et de dix-huit notables, présidé par M. Louis Guérin, l’admirable patriote qui n’a cessé d’être sur la brèche, a rendu, lui aussi, d’inappréciables services. Le Comité exécutif, composé de MM. Bruxelles, Dreux, Hermant, Eugène Motte et Turbot, ne fut jamais autorisé par les Allemands à se réunir. M. Labbé, inspecteur général de l’enseignement technique, et M. Collinet, professeur à la Faculté de Lille, ont travaillé sans relâche, avec un inlassable dévouement.

Tous ces efforts convergeaient autour de celui de la Commission, qui en était l’âme et dont Mme Kellogg résume l’action en termes éloquens : « Le monde aura peine à croire, dit-elle, tout ce qu’a accompli la Commission lorsqu’on écrira son histoire. Il fallait du pain et des vêtemens pour chacun, un toit pour les sans abri, une soupe pour les affamés, des paquets pour ceux qui étaient prisonniers en Allemagne, du lait pour les nouveau-nés, une nourriture spéciale pour les tuberculeux, des orphelinats et des crèches pour les enfans abandonnés, du travail pour les chômeurs, de l’aide pour les négocians, les artistes, les professeurs et tous ceux qui avaient été soudainement privés du moyen de gagner leur vie. »

La Commission a encore trouvé un précieux auxiliaire dans la personne de M. Louis Chevrillon qui, depuis plus de deux ans, est l’agent de liaison entre le siège de Londres et celui de Paris : sa connaissance des États-Unis et son dévouement ont fait de lui l’un des artisans les plus actifs de l’œuvre de la Commission. A celle-ci l’Amérique n’a pas seulement donné un chef dans la personne de Herbert C. Hoover ; elle l’a entouré d’une pléiade de collaborateurs. Voici comment le professeur Vernon L. Kellogg, mari de la femme éminente dont nous venons de citer l’ouvrage, termine un article dans lequel il rend compte de ce qu’il a vu au cours de la mission qu’il a dirigée dans le Nord de la France : « J’ajoute, dit-il, un mot d’appréciation de nos jeunes Américains (moi, je suis un vieux), qui ont offert leurs services et accompli leur tâche de façon à réchauffer le cœur et à mettre les larmes aux yeux de ceux qui aiment notre