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Cela ne veut pas dire, bien entendu, qu’il faille attaquer sans réserve ni restriction, qu’il faille attaquer toujours et partout. La défensive, dans une guerre, a son heure ; mais elle est toujours provisoire ; elle n’est que la préparation de l’offensive. Seule la défensive sans restriction est à condamner absolument. C’est parce que nous avons entendu circuler à cet égard dans le public des théories redoutables, qu’il nous a paru utile de rappeler des faits qui devraient être connus de tous, des principes qui sont toujours vrais ; c’est le seul but des lignes qui précèdent. A ceux qui l’ignorent, à ceux qui le nient, nous sommes venu affirmer, répéter bien haut qu’il faut faire la guerre de la seule façon qui mène à gagner la guerre.

Nous avons toute confiance que notre Commandement, qui sait, qui voit, qui seul possède tous les élémens du problème, attaquera à l’heure et à l’endroit voulus. Il prendra des décisions que nous ne songeons pas à-discuter à l’avance, qu’il vaudrait infiniment mieux ne pas discuter, dans la presse ou ailleurs. Tout ce que nous savons, c’est qu’il ne restera pas inactif.

Quand je dis : le Commandement, je devrais dire plutôt : le Gouvernement. Il faudra faire la guerre jusqu’au bout et sur tous les terrains. Dans une guerre des peuples, la conduite des opérations militaires et la conduite de toutes les affaires sont intimement mêlées, la stratégie suit la politique. Mais il n’y a qu’une politique : vaincre.