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« Vous ai-je blessé (c’est bien sans le vouloir) en vous rappelant dans ma lettre la nomination d’Alfred de Musset à la Bibliothèque de l’Intérieur ? Je le regrette encore, mais ce que je vous ai écrit est la pure vérité, et ce qui ne serait pas la pure vérité, c’est ce que vous m’écrivez au sujet de M. de Montalivet qui ne m’a jamais dit ce que vous croyez. Votre mémoire vous sert bien mal en pensant que je vous ai raconté cela. Ce que m’a dit M. de Montalivet est bien plus honorable pour la mémoire de votre frère, et si vous racontiez la chose comme dans votre lettre du 5 mars, vous me forceriez à rétablir les faits tels qu’ils se sont passés.

« Quant au Duc d’Orléans, il s’est mêlé (à ma connaissance personnelle) des affaires d’Alfred de Musset dans bien d’autres occasions que celle que j’ai rappelée, et je vois que, vous ne connaissez pas ces circonstances-là non plus…

« Vous ai-je blessé, — je le répète à dessein, — en parlant de cette affaire de la Bibliothèque ? Je n’y songeais pas, mais, puisque cette lettre qui ne voulait que vous servir n’a eu que le malheur de vous irriter, il y a une manière bien simple de faire disparaître cette cause d’irritation, c’est de me renvoyer la lettre même et de l’anéantir…

« Pour l’article que nous voulons donner sur votre frère, il ne s’agit pas non plus de la biographie de l’homme, il s’agit du poète et de ses œuvres, et j’aurai soin qu’on y parle seulement de ce que je sais et puis démontrer.

« Tout à vous,

« F. BULOZ. »


P. de Musset a publié dans la Biographie l’histoire des rapports avec M. de Montalivet, telle que F. Buloz la réfutait ; mais la Biographie parut en 1877 après la mort du directeur de la Revue.


MARIE-LOUISE PAILLERON.