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Belloy, et d’autre part emporta au Nord-Est d’Ablaincourt le hameau de Genermont et la sucrerie, en faisant 1 100 prisonniers. Ajoutez une heureuse. opération le 18 entre la Maisonnette et Biaches. Ce sont les dernières convulsions de la bataille de la Somme, qui est réellement finie au milieu d’octobre. Tous les témoins s’accordent à dire que l’inclémence du temps fut la cause de l’arrêt. Le terrain était impraticable. Cette boue de la Somme ne ressemble ni au mortier blanchâtre et collant de la Champagne, ni au matelas glissant des Flandres. Elle forme des étangs incertains, de profondeur inconnue, où il est très difficile d’avancer. Si l’automne avait été sec, le destin de la guerre aurait peut-être changé. Les témoignages s’accordent également à représenter les troupes allemandes, à la fin de cette bataille, comme extrêmement démoralisées. On ne peut donc pas dire que le système des offensives limitées, indéfiniment renouvelées, dont elle est le type, doive être condamné. Il s’en est fallu de très peu qu’il ne donnât des résultats décisifs.

La bataille de la Somme achevée, Sir Douglas Haig reporta son effort sur sa gauche, et commença un bombardement méthodique des positions allemandes de l’Ancre, destiné à les rendre intenables. Il réussit ainsi dans le courant de novembre à en enlever une sensible partie : le 13 novembre, Saint-Pierre-Divier et Beaumont-Hamel ; le 14, Beaucourt. Du 13 au 19 novembre les troupes britanniques faisaient 7 000 prisonniers.

A la fin de 1916 le front passait à l’Est d’Hébuterne, à l’Est de Beaumont-Hamel, franchissant l’Ancre à l’Est de Grandcourt, coupait la route d’Albert à Bapaume entre le Sars et la butte de Warlencourt, laissait aux Alliés Gueudecourt et Lesbœufs, puis Sailly-Saillisel dont il bordait les lisières Nord et Est. Il suivait la lisière occidentale du bois de Saint-Pierre-Vaast, coupait Rancourt, laissait largement Bouchavesnes aux Alliés, en passait la Somme à l’Est de la péninsule d’Omiécourt. Sur la rive gauche il laissait Biaches aux Alliés, coupait en deux le plateau de la Maisonnette, couvrait Barleux qui restait aux Allemands, ainsi que Berny et Chaulnes. De là il décrivait un grand arc de cercle autour de Roye, laissant aux Allemands Fouquescourt, Parvillers, une moitié de l’Échelle-Saint-Aurin, Beuvraignes et Lassigny, et passait le canal de l’Oise au Sud de Ribécourt.