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l’infanterie pour l’appuyer, si elle était sérieusement arrêtée, et pour renforcer les mitrailleuses, s’il fallait défendre certaines localités contre des retours offensifs. La liaison avec l’arrière était assurée par des coureurs jusqu’aux postes de commandement des régimens ; plus loin vers l’arrière, elle se faisait soit par le téléphone, soit par des motocyclistes. Enfin l’artillerie avançait, suivant les témoignages allemands, sur les talons de l’infanterie ?

Ceci se passait dans l’intérieur de chaque division. Ces divisions étaient échelonnées par deux ou trois en profondeur, se relayant avant d’être arrivées à la fatigue, et avançant comme à saute-mouton.


XV

Tandis que ces événemens se passaient sur le front de la 5e armée, qu’arrivait-il à la gauche sur le front de la 3e ?

Le 21, l’ennemi réussit à pénétrer d’une profondeur de 2 800 mètres en moyenne dans les lignes britanniques de Doignies à Ecoust ; mais toutes les attaques des deux côtés de ce secteur, soit sur la droite de l’armée depuis la route Cambrai-Bapaume jusqu’au Canal du Nord, soit sur la gauche, au Nord d’Ecoust, échouèrent. La 51e division, la division des Highlanders, une des plus belles de l’armée britannique, se trouvait un peu au Nord de la route Bapaume-Cambrai, par conséquent sous la droite de la partie enfoncée. Voici ce qui s’y passa. L’ennemi commença la préparation par des obus à gaz, puis continua avec du 15, mais il n’attaqua pas directement. Ayant ainsi réussi à percer plus au Nord, il arriva dans le flanc gauche de la division, et déboucha sur le poste de commandement d’un bataillon en ligne. Ce bataillon eut deux compagnies cernées les deux autres tinrent bon toute la journée. La division étant échelonnée en profondeur put envoyer des renforts, et elle se battit en arrière-garde jusqu’au 27.

Le 22, après des attaques répétées, l’ennemi réussit à avancer à la gauche de l’armée vers Vaulx et Henin. Dans la nuit du 22. au 23, pour se conformer au mouvement de la 5e armée, la 3e évacua à sa droite le saillant de Havrincourt. A gauche, le saillant de Monchy, mis en évidence par la marche de l’ennemi sur Henin, fut également évacué.

Le 23, l’ennemi continua à attaquer avec une extrême