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pourquoi n’y allez-vous pas ? Il faut vous soigner. Si vous avez besoin d’argent pour cela, je ferai tout mon possible pour vous en donner. Écrivez-le-moi, et vous verrez si je suis aussi dur que vous le croyez.

« Je suis bien aise que Planche se soit décidé pour cet article, car je ne vois que lui qui puisse faire cela convenablement et avec fruit pour nous tous. Mais il y a une chose qui l’embarrasse, c’est le nouveau volume de Lélia… Il aurait besoin de savoir quel dénouement nouveau vous avez donné au livre, et la physionomie nouvelle qu’il a pu en prendre…

« Vous m’obligeriez bien de le mettre en mesure de faire sa besogne, c’est d’ailleurs un homme qui vous est bien dévoué. Je suis bien revenu aussi sur son compte, quels que soient ses défauts, et si j’étais plus riche, je ne le laisserais manquer de rien, même lorsqu’il ne travaillerait pas.

« Vous allez dire que je suis bien changé à son égard ; c’est vrai, mais pourquoi ne pas reconnaître qu’on s’est irrité trop vivement, à propos d’inconvénients sur le terrain desquels on aurait dû prendre un parti ?

« Je n’ai pas vu Didier depuis son retour, mais il m’a écrit deux fois pour la publication d’un travail sur l’Espagne qu’il doit m’envoyer du château de Sans-Souci où il est maintenant[1]. »

Planche ? Voici Planche s’occupant amicalement de George Sand après les griefs d’autrefois. Il semble que tout cela soit oublié, et Planche est disposé à faire un article ; déjà quelques mois plus tôt, il donne des conseils à George Sand (qui les accepte), et elle écrit à son directeur :

« Remerciez Planche pour moi de ses bons conseils et avis. Je ne démords pas de mon engouement pour Mickiewickz, mais en ce qui me concerne, j’ai mis le fer et la flamme dans mon brouillon, en me confirmant à son opinion… Venez me voir à Nohant avec Christine et le mioche.

« Adieu et vive la poire[2] ! » Mais Planche a peur de déplaire, ou du moins de ne pas satisfaire complètement : « Un mot de vous aplanirait tout, si cela vous parait convenable », écrit F. Buloz à George Sand. « Je ne crois pas qu’il ait rien à refuser à la Reine de France. Vous

  1. Collection S. de Lovenjoul : inédite.
  2. Inédite.