Page:Revue des Deux Mondes - 1918 - tome 47.djvu/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

est maintenue en réserve d’armée en haut des plateaux du Marlois, à Housset. Cependant une demi brigade, commandée par le général Mangin (148e d’infanterie) est transportée par la voie ferrée à Versigny près de la Fère, pour soutenir l’offensive de ce côté, au cas où l’armée britannique ne pourrait pas intervenir.

Pour achever sa ligne et maintenir ses communications avec la 4e armée, le général Lanrezac peut disposer encore, on vient de le voir, du deux divisions placées à son extrême droite : c’est, d’abord, la 4e division de cavalerie : il l’établit en décrochement entre Etréaupont et Vervins pour prendre de flanc, le cas échéant, un ennemi franchissant l’Oise ; et c’est, enfin, la 51e division de réserve (division Bouttegourd) ; elle viendra occuper Gercy, à l’articulation de ce décrochement, de façon à seconder l’ensemble du mouvement. Des patrouilles de cavalerie battent l’estrade et relient la 5e armée avec la 4e armée jusqu’à Mnubert-Fontaine.

En résumé, l’armée Lanrezac, abritée derrière l’Oise depuis le 27 au matin, a pris ses dispositions pour attaquer, le 29 à l’aube, l’armée Bülow qui se masse sur l’autre rive. Sa droite est à Vervins, sa gauche à Versigny, à proximité de la Fère. Le centre de sa position est sur les plateaux du Marlois en face d’Origny-Sainte-Benoîte. Sa ligne d’attaque est dirigée sur Saint-Quentin. Elle a pris une disposition angulaire dont la pointe est dirigée vers Origny de façon à se protéger à droite, au cas où l’ennemi déboucherait de Guise à Etréaupont sur la haute Oise. La 5e armée garde toute la ligne de l’Oise depuis Hirson-Etréaupont jusqu’à la Fère, sauf à Guise où les Allemands ont enlevé les ponts le 28 au soir.


Voici, maintenant, la ligne de bataille allemande.

L’armée Bülow, marchant à la suite de l’armée von Klück, a suivi l’armée britannique et l’armée Lanrezac dans la direction de la Fère. La liaison avait été maintenue très étroitement avec l’armée von Klück après la bataille de Charleroi. Mais celui-ci, ayant besoin de troupes nouvelles pour allonger à sa droite son mouvement vers l’Ouest, a ordonné à son IVe corps actif (von Arnim), qui faisait sa liaison, de se porter sur Montdidier. Ainsi une fissure tend à se produire entre la 1re et la 2e armée. Von Bülow la comble du mieux qu’il peut. En