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au général d’Ambly, la 38e division a donné son 4e régiment mixte (zouaves et tirailleurs), à sa droite, à la 62e division (colonel Serrigny) qui, après une dure retraite, a repris confiance et qui tient le terrain à l’Ouest de Roye-sur-Matz, entre le régiment colonial du Maroc à sa droite et le 4e zouaves à sa gauche.

La 77e division est encore sans équipages : elle a été amenée si vite ! Mais le groupe Givord, section automobile 434 T. M., sous les ordres du maréchal des logis Gassier (conducteurs : Potard, Bigot, Moussy, Turpin, Jaloux, Got, Queuille, Lamure), a été détaché en plein combat pour la ravitailler. Pendant dix-huit heures il roulera sans arrêt, portant ses ravitaillements jusqu’à proximité immédiate de l’ennemi, afin d’exécuter intégralement sa mission. — Chics types ! diront les fantassins. Et chacun sait que le fantassin n’admire pas volontiers les automobilistes. Mais dans cette bataille, il louera jusqu’aux aviateurs, il est vrai que, riche de ses propres exploits, il pourra se montrer prodigue.

Aux groupes du 6e régiment d’artillerie de campagne dont il dispose, le général d’Ambly a pu ajouter les batteries de la 173e brigade d’artillerie britannique dont le colonel Simpson qui les commande lui a offert les services : « Officier magnifique de sang-froid et d’énergie, dira la citation de celui-ci. A dirigé lui-même le tir de ses batteries sans un instant de répit pendant les durs combats des 27, 28 et 30 mars 1918. Sans cesse à l’affût des objectifs, déclenchait sur eux, avec une rapidité foudroyante, le feu de ses canons dès que l’ennemi lui finit signalé. A contribué ainsi pour une large part, à arrêter les nombreuses attaques que les Allemands lançaient sur nos lignes, rendant des services éminents aux troupes d’infanterie de la division française avec laquelle il collaborait. »

Cette artillerie franco-britannique, qui réalise immédiatement sur le terrain le problème politique de l’unité de commandement, fera de bonne besogne sur des objectifs subitement rapprochés. Les meilleurs observatoires sont au Piémont, mais au-dessus du parc, sur les pentes du Bois de la Réserve, et autour de Gury on peut découvrir des champs assez vastes. Tel chêne ou tel fayard, roi des forêts d’alentour, servira de piédestal à nos artilleurs. Du haut de l’un doux, le capitaine Pouzin (2e batterie du 6e régiment d’artillerie de campagne ;