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bataille peut bientôt s’étendre jusqu’à la Moselle. » Il la voyait même s’étendre à la Piave et incitait encore à l’action résolue le général Diaz que, le 31 août, il recevait à son quartier général.

Le maréchal Haig, lui, était « lancé : » il avait, le 29 août, donné à ses armées un vaste programme qui, offrant à la 1re comme but la rupture de la ligne Quéant-Drocourt, prescrivant à la 3e l’attaque en direction du front le Catelet-Marcoing, à la 4e l’assaut vers la ligne générale le Catelet-Saint-Quentin, ne visait à rien moins qu’à porter ses troupes à très bref délai dans les avancées même de la position Hindenburg.

Il fallait, au magnifique effort qu’allaient tenter les Britanniques, répondre, à l’aile droite des armées alliées, par un effort analogue. Foch ne le demandait pas seulement à Fayolle qui, à cette heure, s’apprêtait à jeter Mangin, par delà l’Ailette, vers la fameuse » position ». Il le demandait, pour une date un peu postérieure, encore que peu lointaine, au général Pershing. Car déjà s’élaboraient, entre le Commandant en chef, le général Pershing et le général Pétain, non seulement les plans d’attaque en Woëvre, mais les projets d’une attaque combinée des 4e armée française et 1re armée américaine en direction de Mézières, partie de l’action « convergente » projetée. Et toutes ces combinaisons sur le détail desquelles nous aurons à revenir, mûrissaient si rapidement, qu’elles allaient, le 3 septembre, s’inscrire en caractères d’une netteté parfaite dans la célèbre directive 3, dont il sera sous peu parlé.

En attendant que la bataille s’étendit à l’Est, elle était rudement poussée, de l’Artois à la Champagne, par les 1re, 3e, 4e armées britanniques, les 1re, 3e et 10e armées françaises, — tout le groupe Fayolle. Et tandis que Foch méditait sur les offensives à déclencher durant ce mois de septembre commençant, ces six armées sans cesse sur la brèche lui en facilitaient les moyens.


La bataille n’était pas finie entre Bapaume et Péronne, que s’était engagée, au Nord de la Scarpe, une nouvelle bataille. Elle n’était d’ailleurs qu’une conséquence et même un prolongement de la première. La progression des armées britanniques