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une brume qui peut s’étendre sur de très vastes espaces, — reste insoluble, dans les limites de nos connaissances actuelles. En revanche, on peut, dans ce cas, utiliser avec succès le procédé du recoupement des ondes hertziennes émises par des stations suffisamment éloignées les unes des autres et recueillies par les radio-goniomètres que l’on commence à employer dans la Marine.

Et, en définitive, nous sommes en droit de considérer tous ces problèmes comme étant en très bonne voie de solution satisfaisante.

Peut-on envisager, en revanche, pour un avenir prochain, le transport de poids très lourds, — artillerie de très gros calibre, par exemple, — par appareils aériens, par dirigeables géants, pour préciser ?

Le R.-34, qui vient de traverser deux fois l’Atlantique, peut porter 10 tonnes. C’est peu, si l’on songe au poids d’une seule pièce de 305 mm., qui, à elle seule, pèse 61 000 kilog.

Ne nous attardons pas à rechercher quelles dimensions il conviendrait de donner à un nouvel appareil de ce type pour qu’il put se prêter à une telle besogne. En réalité, et « pratiquement, » on peut se passer des navires de l’air pour ce genre de transport, et puisqu’aussi bien l’emploi de la très grosse artillerie se trouvera toujours remis à une phase des opérations relativement éloignée de l’entrée en campagne et des premiers combats, il n’est que de faire état, pour amener en France les canons ou obusiers américains très lourds, des véhicules de la mer.

Parlons donc de ces derniers, non sans avoir fait remarquer qu’il y aurait une solution particulièrement élégante, parce que fort simple, de la question qui nous occupe : ce serait que les États-Unis nous laissassent en dépôt, dans un vaste parc aménagé ad hoc, l’artillerie de très gros calibre considérée comme nécessaire dans une guerre européenne. Nous nous chargerions au besoin de l’entretien de ce matériel, qui serait d’ailleurs peu à peu renouvelé en raison des progrès réalisés.

La même solution serait applicable aux munitions, non pas seulement à celles de ladite artillerie de très gros calibre, mais, partiellement, au moins, à toutes les munitions utilisées dans les armes à feu américaines. Et quel avantage, par parenthèse, si les deux nations avaient le même fusil ou, au moins,