LE CHEMIN DU SALUT
IRÈNE OLETTE[1]
DEUXIÈME PARTIE[2]
LES DESTINÉES EN MARCHE
I. — LES PETITES CHAMBRES
IRÈNE regarda.
Vingt mètres environ avant l’hôpital Laënnec et sur le trottoir opposé, elles étaient devant la porte massive d’un ancien hôtel à deux étages, de style Louis XVI, assez large, un peu de travers, et tassé par le temps.
Dans l’ensemble et le détail de ses lignes, de ses arêtes, de ses sculptures sobres et amorties, il avait ce « vécu » et cet « émoussé » des constructions cent fois repeintes.
Deux rangées de fenêtres sans persiennes, des appuis-balus- trades de pierre au « premier, » des petits carreaux, des vieux toits, c’est tout ce que permettait de remarquer, dans un rapide coup d’œil, l’éclairage restreint de la rue.
Il n’y avait aucune lumière apparente dans la maison.
Chacune des fenêtres du rez-de-chaussée, légèrement surélevé, deux à droite de la porte cochère, deux à gauche, était munie d’une forte grille à barreaux carrés.
Soulevant l’anneau de fer qui formait marteau sur le prin-