Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 55.djvu/942

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

indiquer sont étonnamment concordants et convergent irrésistiblement vers la même conclusion.

Tout d’abord, on a remarqué depuis longtemps que le nombre des nébuleuses spirales observables est beaucoup moins grand dans le voisinage de la Voie lactée que dans les régions éloignées de celles-ci, dans le voisinage des pôles célestes. C’est ainsi que si on divise la sphère céleste en six zones, d’égale surface apparente, les deux zones qui ont pour centre les deux pôles galactiques, c’est à-dire les régions les plus éloignées de la Voie lactée contiennent ensemble et proportionnellement près de trois fois plus de nébuleuses spirales que les autres zones qui comprennent la Voie lactée. Autrement dit, dans les deux zones éloignées de la Voie lactée la proportion des nébuleuses spirales est environ six fois plus grande que plus près de celle-ci.

Ce fait a donné lieu entre astrophysiciens à d’innombrables discussions. Il n’y a pas lieu de les rappeler. Je me bornerai à en donner la conclusion, généralement admise aujourd’hui, et qui est que, si les nébuleuses spirales paraissent moins nombreuses dans le plan galactique, et si d’ailleurs la proportion des rayons actiniques aux rayons lumineux y est à peu près la même au centre et aux bords de ces astres, tandis que les rayons actiniques nous arrivant des régions externes de la Voie lactée sont moins intenses proportionnellement, cela provient de ce que les nébuleuses spirales sont des objets extérieurs à la Voie lactée et très éloignés de celle-ci. La matière diffuse qui existe en certaines proportions dans les intervalles des étoiles et qui, par conséquent, forme des nuages plus abondants dans le plan de la Voie lactée qu’aux pôles galactiques, explique que les nébuleuses spirales soient apparemment plus nombreuses vers les pôles. C’est que leur lumière y est moins souvent masquée par les nuages absorbants de poussière cosmique.

L’étude des mouvements et des vitesses des nébuleuses spirales a confirmé tout cela et établi d’une manière tout à fait décisive que les nébuleuses sont à des distances prodigieuses de la Voie lactée. Le spectroscope permet, — comme je l’ai déjà expliqué, — de déterminer la vitesse radiale, c’est-à-dire la vitesse des astres dans le sens de l’observateur, quel que soit leur éloignement.

Or, l’étude spectrale des nébuleuses spirales y a décelé des vitesses radiales considérables.

Les unes se rapprochant, les autres s’éloignant de notre système solaire, les nébuleuses spirales ont des vitesses radiales extrême-