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gouvernement italien pour sa participation à une expédition qui s’annonçait mal, débutait par des mécomptes, dont on pensait et disait du mal en haut lieu à Londres, sur laquelle les avis étaient partagés même en France. À ces raisons il faut joindre, bien entendu, la préférence en faveur de l’action par l’Albanie, où les troupes italiennes avaient déjà pris pied, où la Convention de Londres réservait à l’Italie Vallona et une situation politique privilégiée.

En août 1916, ces motifs ou bien avaient disparu, ou bien s’étaient atténués. L’effectif numérique, les moyens défensifs et offensifs de l’armée d’Orient étaient bien supérieurs à ce qu’ils étaient en octobre-novembre 1915, même en janvier suivant. D’autre part, il n’était pas possible de mettre en doute la résolution du gouvernement anglais de persévérer dans l’entreprise commune ; et la disparition même de lord Kitchener, tenu à tort ou à raison pour être resté jusqu’à sa fin peu sympathique à une offensive par Salonique, augmentait les chances d’opérations actives sur ce front. Les négociations engagées avec la Roumanie en vue de son entrée en guerre rendaient désirable la manifestation de l’accord unanime des Alliés pour mettre l’armée d’Orient en état de jouer son rôle. L’évacuation de Durazzo réduisait l’intervention militaire italienne en Albanie à l’occupation de Vallona, où l’effectif occupant ne permettait pas alors de prévoir d’action à grand rayon. Enfin, l’aspect plus favorable des événements laissait entrevoir, en cas de victoire, des réalisations pratiques sur ce terrain oriental, où il importait que l’Italie justifiât, comme les autres, son droit éventuel par ses sacrifices.

A partir d’août 1916, elle a donc participé à l’expédition de Macédoine par une division, augmentée en septembre de la même année d’une brigade supplémentaire. Maintenu à cet effectif, le corps italien a pris une part efficace à l’offensive de Monastir et depuis, à toutes les opérations d’ensemble effectuées sur ce front, en particulier à l’offensive finale de septembre 1918. Après avoir défendu pendant deux ans les positions de la boucle de la Tcherna, il a eu pour mission d’abord de retenir l’ennemi dans son secteur, pour l’empêcher de renforcer le secteur compris entre la Tcherna et le Vardar, choisi par nous pour l’attaque principale, puis d’attaquer lui-même et d’avancer en direction du Nord, ce qu’il a