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AUTOUR
DE LA
CORRESPONDANCE DE BOSSUET

VI [1]
LES DERNIERS ACTES DE BOSSUET A METZ
(1663-1668)


I. — UN INTERMÈDE AUX GRANDES PENSÉES

Restaurer dans le Jansénisme le sens de l’Obéissance contre la Raison, par raison même et par amour ; — réconcilier le Protestantisme avec un Catholicisme mieux connu et une Eglise comprise, — c’étaient là sans doute de ces pensées par où s’affirme un grand esprit, qui domine apparences et contingences pour voir au fond des âmes les tendances secrètes, et suivre en l’avenir prévu la logique des conséquences. Et l’homme qui portait en lui-même ces méditations profondes et lointaines et qui on formulait les résultats avec tant de sûreté, nous sommes tentés de nous le figurer comme une sorte de philosophe serein, ratiocinant dans la paix introublée des cimes.

Il n’en est rien pourtant. Et, précisément, il nous faut ici profiter d’un document annexe de la Correspondance[2]pour nous rendre compte des réalités, basses ou désagréables, avec lesquelles avait à compter ce penseur chrétien en ascension, et

  1. Voyez la Revue des 15 juin, 1er août, 1er octobre, 15 décembre 1919 et 15 mars 1920.
  2. Ce document est pour la première fois publié par les abbés Ch. Urbain et Levesque dans le tome I de cette nouvelle édition de la Correspondance de Bossuet, Paris, Hachette,. 1909 et années suivantes), dont je recueille dans ces articles les précieuses données.