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POÉSIES[1]

CROQUIS VENDÉENS


LA ROUTE DE TRIAIZE


Cette route que je veux dire,
Qui va de la mer à Luçon,
Aussi loin qu’on peut voir, s’étire
Sans un arbre, sans un buisson.
Elle file, tourne, biaise,
Presque nue et vide à peu près ;
Qui ne connaît dans le Marais
La vieille route de Triaize ?

Apre et d’un pâle coloris,
La campagne alentour étale
Sa perspective horizontale
Sous un immense voile gris.
Parfois, un peu de soleil nargue
La sombre épaisseur de ce dais :
Supposez un jour de Camargue,
Sur un paysage hollandais.

  1. Copyright by Régis de Brem, 1919.