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à l’exception du Weser, offrent à plusieurs États un accès à la mer. L’Elbe depuis le confluent de la Vltava (Moldau) et la VItava depuis Prague, l’Oder depuis le confluent de l’Oppa, le Niémen depuis Grodno, sont déclarés fleuves internationaux. La navigation de l’Elbe et de l’Oder sera, comme celle du Rhin et du Danube, administrée par une commission internationale dans laquelle l’Angleterre et la France seront représentées ; l’Italie et la Belgique seront représentées dans la Commission de l’Elbe. Les pouvoirs de ces Commissions seront établis par les Puissances alliées et approuvés par la Société des Nations ; elles seront chargées des travaux d’entretien et d’amélioration du réseau fluvial, de l’établissement et de la perception des taxes, du règlement de la navigation. Ces clauses et d’autres, dans le détail desquelles nous ne saurions entrer, ouvrent au commerce et à la batellerie fluviale britanniques des perspectives nouvelles de développement et de prospérité. Le commerce international jouira même d’un régime plus favorable que le commerce allemand sur les fleuves qui coulent en terre allemande ; l’article 332 dispose que les bateaux de toutes les nations auront le droit de faire du commerce entre les villes riveraines, sans distinction, tandis que les bateaux allemands ne pourront pas, sans autorisation spéciale, se charger des transports « entre les ports d’une Puissance alliée ou associée. » Enfin la cession d’une partie du tonnage et de l’outillage de la batellerie intérieure allemande facilite l’établissement de Compagnies nouvelles qui, en fait, seront surtout anglaises.

Le Rhin qui, pour nous, est surtout la frontière historique de deux civilisations et la frontière militaire de deux peuples, apparaît d’abord aux Anglais comme un immense port qui s’enfonce, à travers les terres allemandes, jusqu’à la Suisse et qui, par le Main, communique avec le Danube. La politique rhénane de l’Angleterre est fonction de ces préoccupations ; elle cherche d’abord à s’assurer une participation à la navigation du Rhin. On la voit associer ses intérêts à ceux de sociétés hollandaises ou allemandes, plutôt qu’à des entreprises françaises ou belges. L’information qui a circulé à plusieurs reprises touchant la création d’un syndicat anglo-hollando-allemand, qui absorberait un certain nombre de Compagnies allemandes, n’est confirmée jusqu’ici que par des faits d’importance secondaire. Un service mixte maritime et fluvial était desservi, avant la guerre,