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L’ARMÉE QU’IL NOUS FAUT

La Victoire, en réduisant la puissance militaire de l’Allemagne à l’état défini par le Traité de Versailles, a créé à notre profit un renversement de situation évident, et tout le monde se rend compte que ce changement doit entraîner un allégement de nos charges militaires.

Aujourd’hui, plus de deux ans après l’armistice, alors que l’Allemagne semble devoir bientôt en finir avec l’exécution des clauses militaires du Traité, on estime le moment venu de procéder à cet allégement, devenu possible et commandé par notre situation économique.

Pour commencer, on demande instamment une réduction de celle des obligations militaires qui, en temps de paix, se manifeste de la manière la plus sensible et la plus immédiate : la durée du service dans l’armée active.

Sans méconnaître que ces aspirations sont fondées, il est nécessaire d’examiner comment et dans quelle mesure il est possible de les satisfaire, et, pour cela, d’aborder, dans son ensemble, le problème de la réorganisation générale qui s’impose aujourd’hui, comme conséquence obligée de la guerre.

De quoi s’agit-il en effet ?

De donner au pays une organisation militaire, répondant à sa situation d’avant-guerre, c’est-à-dire, qui, tout en lui procurant l’allégement des charges militaires que permet la Victoire, le garantisse de toute agression et lui donne les moyens de poursuivre sa politique. En outre, il est bien évident que