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de ses élèves ; je lui adresse ici un douloureux et profondément respectueux hommage de reconnaissance et d’admiration [1]. Qui donc affirme que les étendues de sable ne parviendront pas, du moins cette fois, à effacer la trace de la tombe de cette nouvelle et glorieuse victime du désert ? Plus haut encore parle une voix autorisée et comme justicière : « On peut dire que la perte du général est, au sens littéral du mot, irréparable. Il faudra des années pour qu’un successeur, si on lui en trouve un, puisse acquérir, au même degré, la notion, — l’intuition, pourrait-on dire, — de ce qui est nécessaire et de ce que l’on peut faire ; pour atteindre, surtout, aux yeux des populations sahariennes, ce prestige tel, qu’à la lettre on pouvait dire de lui aussi qu’à leurs yeux, son nom valait une armée. De combien d’années notre avance sera-t-elle retardée ? Ne sera-t-elle même pas en certains points refoulée ? [2]

Le général Laperrine, au Sahara, a dissipé les nuages du passé, récolté, engrangé de luxuriantes moissons, ensemencé l’avenir. Le général Laperrine a été le seul chevalier du Sahara, l’incomparable, l’unique. Le général Laperrine est le grand Saharien.


JOSE GERMAIN,

STEPHANE FAYE.


Le commandant en retraite H..., dans une lettre dont nous le remercions, nous signale bienveillamment que l’honneur du fait d’armes d’Oum-Souigh (page 533) Revue des Deux Mondes du 1er avril 1922 , ne doit pas être particulièrement attribué aux Compagnies Sahariennes. D’après le compte-rendu fort précis du commandant H..., les troupes sahariennes du commandant Meynier avaient quitté leur campement à 8 kilomètres d’Oum-Souigh avant que se fût produite l’attaque des Tripolitains. Quand elle se déclencha, furieuse, le 2 octobre 1915, contre la garnison d’Oum-Souigh dont la résistance invaincue sous le lieutenant Paolini s’apparente à celle de Sidi-Brahim, les Compagnies Sahariennes n’avaient détaché qu’un élément d’une cinquantaine d’hommes, confiés au lieutenant Levavasseur pour coopérer avec la colonne légère, commandée par le chef de bataillon Morand, qui a libéré Oum-Souigh. Le commandant H... réclame pour deux compagnies du 5e bataillon d’Afrique, un bataillon du 1er tirailleurs, le mérite du succès de cette rude et tragique affaire. A chacun sa part d’héroïsme et de gloire : le détachement Levavasseur ne saurait être légitimement frustré de la sienne. (Note des auteurs).

  1. Le capitaine Depommier.
  2. Commandant Z... Correspondance privée.