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baron de Milanges pour faire connaître à Votre Majesté tous les détails de ces derniers événements et lui en donner aussi toutes les explications.

« Comme elle m’a montré son empressement de se rendre auprès de ses enfants, j’ai cru devoir lui conseiller ne pas s’éloigner de mes États jusqu’à ce que Votre Majesté lui ait fait parvenir ses ordres et avant d’obtenir le consentement de Sa Majesté l’Empereur d’Autriche de lui permettre de séjourner dans ses Etats, devant en même temps en informer le Gouvernement français pour éviter de nouvelles appréhensions.

« Ces démarches m’ont été conseillées par le respect que la Duchesse de Berry doit à Votre Majesté, pour les égards qu’elle doit plus que jamais à son rang et à sa famille et par d’autres raisons de bienséance et de politique.

« Je me fais un devoir d’en informer Votre Majesté pour les déterminations que sa haute sagesse croira devoir prendre dans les circonstances où se trouve maintenant placée ma sœur.

« Je réitère à Votre Majesté les assurances de mon estime et de mon profond respect avec lesquels je suis,

« Monsieur mon frère et oncle,

« le très affectionné frère et neveu.

« FERDINAND. »


Naples, ce 2 août 1833.

Enfin, voici quelques-unes des phrases que contient la lettre de Mme la Duchesse de Berry à la Dauphine.

« Ma chère sœur, je vous ai toujours regardée comme une amie, une mère. Je n’aspire qu’au bonheur d’être auprès de vous et de mes enfants. M. de Milanges vous remettra une lettre de moi pour le Roi. Nulle main plus sûre pour obtenir mon pardon : vous le supplierez de me pardonner mes torts... Je vous ai écrit, mais Philippe [1] a arrêté mes lettres... J’ai été reçu avec tendresse par mon frère qui jouit d’une très grande estime en Sicile. Il a voulu que j’allasse à la procession de sainte Rosalie... Pas de spectacles, ni de bals. Loin de vous, je n’ai pas le cœur aux fêtes... Mme de Beauffremont, son mari, M. de Mesnard se mettent à vos pieds, ils sont bien empressés

  1. Louis-Philippe.