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Carraud se délectait dans l’attente de bonnes discussions, sorte de friandise dont il est privé ; il ne s’arrange pas de votre irrésolution.


Presque aussitôt, le 17 juin, Balzac répond :


Cara, je viendrai, mais forcé de donner la Femme supérieure, toute composée, à la Presse pour le 25, j’ai cru pouvoir la terminer en quelques semaines, et j’en ai pour jusqu’au 25 à mon grand désespoir. Le sujet s’est étendu et il faut que je sois en communication constante avec l’imprimerie. Il y a sept ou huit épreuves par jour. César Birotteau vient après, et j’irai sans doute en accoucher à Frapesle. Se m’en voulez pas, il y a force majeure.

J’ai trouvé un asile à Paris et il est assez sûr [1] ; mais croyez qu’aussitôt que je le pourrai, je viendrai faire une visite à mon doux Frapesle. Avant quelques mois je serai d’ailleurs fixé pour cinq à six années en Touraine, afin d’achever dans la retraite ce que j’ai entrepris ; car j’en ai bien pour sept années au moins de travaux constants.

Mille gracieusetés au commandant et une poignée de main : quant à vous, je n’ai qu’à vous baiser les pieds, et à me dire

Tout à vous.

HONORÉ.


Une fois de plus, Balzac ne tiendra pas sa promesse, il n’ira pas à Frapesle ; mais de juin à décembre 1837, dans sa mansarde de Chaillot, il composera Gambard, la Femme supérieure et César Birotteau.


MARCEL BOUTERON.

  1. Chez les Guidoboni Visconti, sans doute.