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varie le moins d’un lieu in l’autre, ou, pour mieux dire, ils ont une valeur à très peu de chose près uniforme par toute la terre, c’est-à-dire qu’à une époque donnée, leur valeur est la même ou à très peu de chose près la même dans tout l’univers. Cela tient évidemment à ce que l’or et l’argent sont éminemment transportables. Il est incontestable, en effet, que si la valeur des marchandises varie d’un pays à l’autre, c’est principalement en raison des frais de transport qu’on est obligé de faire pour conduire les marchandises du lieu de leur production aux lieux de leur consommation. Or les métaux précieux étant éminemment transportables, par la raison ci-dessus indiquée qu’ils recèlent une grande valeur sous un petit volume, il s’ensuit rigoureusement que les frais de leur déplacement sont extrêmement modérés, ou que ces frais augmentent de très peu de chose la valeur primitive de la marchandise. Il n’en est pas de même des autres productions, naturelles on artificielles, dont la valeur est souvent plus que doublée par les frais de transport, et dont la valeur varie, dans tous les cas, d’une manière très sensible par suite des différentes distances qui s’établissent entre les centres nombreux de production et les centres plus nombreux encore de consommation.

L’or et l’argent sont encore les marchandises dont la valeur est sujette aux moindres changemens, relativement au temps. Sans doute, sous ce rapport, les métaux précieux ne sont pas parfaitement invariables ; mais les changemens qu’ils éprouvent n’ont jamais cette soudaineté et cette brusquerie qui se font très souvent sentir dans les variations de la valeur des autres mar-