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comparer entre elles que sous le rapport de leur poids. Il est évident que pour connaître le rapport qui existe entre deux quantités d’or ou d’argent, il faut les peser, et que leur valeur est en raison directe de leur poids. Deux livres d’or ou d’argent valent précisément le double d’une livre d’or ou d’argent, et une livre de ces mêmes métaux vaut précisément le quart de quatre livres. Il suit de là que l’unité de mesure de la valeur ne saurait être autre chose qu’un certain poids d’argent à un titre déterminé. L’histoire nous apprend d’ailleurs que les unités de mesure de la valeur, ou les termes de comparaison employés chez les différens peuples, aux différentes époques de leur existence, pour apprécier la richesse sociale, et pour la calculer, ont toujours été les unités mêmes employées pour mesurer les poids. La drachme, le talent, l’as et le sesterce, la livre de Charlemagne, étaient, comme on le voit, des termes employés pour comparer des pesanteurs, et ce sont ces mots appliqués à différens poids d’or, d’argent ou de cuivre, qui ont fourni les unités de mesure pour la valeur.

Il y aurait donc, ce me semble, sous ce rapport, une importante amélioration à faire, en France, ou l’unité de mesure de la valeur porte, on ne sait trop pourquoi, le nom de franc. Ce dernier mot est un terme essentiellement oiseux et parasite, qui n’a et ne peut avoir par lui-même aucun sens et qui n’est propre, par conséquent qu’a embrouiller les idées et à fausser le jugement. Puisque, à moins de ne rien exprimer du tout, le franc ne peut exprimer autre chose qu’un certain poids d’argent, à un titre déterminé, pourquoi ne se