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MÉTÉOROLOGIE PRATIQUE.

titude le temps qu’il fera une année, un mois, une semaine, je dirai même un jour d’avance. »

Fort heureusement l’avenir devait lui infliger un éclatant démenti et la Conférence de Bruxelles en 1853 vint sanctionner définitivement les travaux de Maury et servir de point de départ à une puissante organisation météorologique dont les marins devaient être les premiers à bénéficier.

Jusqu’à cette époque la science météorologique proprement dite n’avait pas encore pénétré dans les masses et la prévision du temps était reléguée au rang des connaissances mystérieuses dont les almanachs populaires avaient seuls le secret. Les diseurs de bonne aventure, les astrologues et les météorologues étaient à peu de chose près cotés au même taux, et les prévisions fantaisistes de Matthieu Laensberg et autres, contribuaient de tout leur poids à faire tenir en suspicion une science dont nul ne possédait la clef.

Les résultats de la mémorable Conférence de Bruxelles ne se firent pas longtemps attendre et l’Angleterre, en 1857, organisa définitivement un système complet de prévisions du temps que la transmission électrique favorisa singulièrement.

L’exemple de la Grande-Bretagne fut bientôt suivi par la France et l’Observatoire de Paris confia à M. Marié-Davy le soin d’assurer le service de prévision du temps. Les observations françaises et anglaises combinées ensemble permettent d’adresser chaque jour à 19 ports français le temps probable pour le lendemain et pour le surlendemain, et, dès qu’un coup de vent est à craindre, l’Angleterre l’annonce au bureau de Paris qui en transmet immédiatement la nouvelle à notre littoral.

Des signaux particuliers faits par les sémaphores, avertissent les pêcheurs et les caboteurs qui s’empressent alors de rentrer au port où de chercher un mouillage sûr et con-