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LES ÉCOLES AUX ÉTATS-UNIS.

lesquels l’esclavage avait été longtemps un obstacle à la diffusion de l’enseignement primaire, se sont tous appliqués, dans leurs nouvelles chartes datant de 1868 et de 1869, à combler les lacunes de leurs anciens règlements.

Conformément aux principes posés dans les Constitutions, des lois votées par la législature des États ont réglé les détails de l’exécution. La plupart de ces lois sont récentes ; depuis l’année 1870, il n’a pas été rendu moins de soixante-deux lois organiques sur les écoles dans les trente-huit États et dans les territoires, lesquels n’ont pas d’acte constitutionnel. Les États-Unis sentent plus que jamais la nécessité de faire des efforts énergiques et de grands sacrifices pour élever toute la masse de leur nombreuse population au-dessus de l’ignorance et pour ouvrir aussi largement que possible à tous les voies de la science.

Il y a un point sur lequel toutes les Constitutions s’accordent : c’est le droit à l’instruction. « Le peuple a droit au privilége de l’instruction et l’État a le devoir de donner satisfaction à ce droit », dit la Constitution de 1868 de la Caroline du Nord. Toutes, sans s’exprimer dans les mêmes termes, consacrent le même droit et le même devoir. C’est d’ailleurs le principe qui en France a dicté la loi de 1833 sur l’instruction primaire : le droit à l’instruction entraîne l’obligation pour la commune de pourvoir à l’entretien d’écoles. Quant à l’obligation pour les parents d’instruire leurs enfants, c’est une question différente. Quelque impérieuse que paraisse aux Américains la nécessité de l’instruction primaire, ils ont hésité devant une mesure qui leur semblait porter attente à la liberté individuelle. En réalité, l’obligation scolaire peut être inscrite dans une loi sans que la liberté soit plus offensée que par l’obligation