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LA PÉDAGOGIE FRANÇAISE.

ses amies les couplets latins que versifiait pour elle le jeune et déjà docte Ménage ; Mme de Sévigné, dans ses lettres, cite presque aussi souvent du latin que de l’italien. Elle avait aussi habitué sa fille à de fortes lectures, et, de fait, quoique Mme de Grignan soit loin de l’incomparable génie de sa mère, les rares lettres d’elle qui nous ont été transmises portent la marque d’un esprit bien trempé.

Pauline était donc en bonnes mains, et avec sa vive intelligence, son « esprit qui dérobait tout », selon le mot de sa mère, elle ne pouvait manquer de profiter. À sept ans, elle lisait les lettres de Voiture, et « elle les entend comme nous », écrivait Mme de Sévigné (11 septembre 1680). Puis, son cercle de lectures s’étendant de plus en plus, ainsi qu’il arrive d’ordinaire aux jeunes filles qui ont du loisir et qui ne sont pas trop surveillées, sa curiosité innocente la porte dans des coins quelque peu réservés.

(La suite prochainement.)

LA PÉDAGOGIE FRANÇAISE.
(Suite.)



Notre système d’instruction primaire est un édifice complet. dont les étages se superposent dans un ordre rationnel : on peut dire que la salle d’asile en est le rez-de-chaussée.

La salle d’asile existait avant la loi du 28 juin 1833 ; mais cette loi en à marqué le véritable rôle en lui enlevant sans le détruire son caractère d’établissement exclusivement charitable, et en la revendiquant comme établissement d’éducation,