Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1878.djvu/274

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
264
REVUE PÉDAGOGIQUE.

et par les livres, nous défendons à tous maîtres et maîtresses d’école de laisser entre les mains des enfants d’autres livres que ceux qui sont dûment approuvés, comme aussi de leur laisser lire ou copier aucunes lettres, poésies ou compositions qui puissent altérer leur foi ou corrompre leur innocence.

» 3° Nous faisons très-expresses défenses et inhibitions, sous peine d’excommunication, à tous maîtres d’école dans l’étendue de notre diocèse, d’admettre aucune fille dans leur école ; comme aussi nous défendons sous les mêmes peines aux maîtresses d’école de recevoir aucun garçon dans les leurs ; et où cet abus se serait introduit, nous enjoignons, sous les mêmes peines, auxdits maîtres et maîtresses d’école de renvoyer lesdits garçons et lesdites filles, huit jours après qu’ils auront connaissance de notre présent mandement ; et où les maris enseigneront les garçons, et leurs femmes les filles, leur ordonnons de les enseigner en des maisons différentes, de manière.que les enfants des deux sexes ne se trouvent point ensemble à l’entrée ou à la sortie de l’école ».

Comme on le voit par ce troisième paragraphe, les écoles mixtes étaient condamnées de la manière la plus absolue, puisque l’évêque n’hésitait pas à frapper d’excommunication, c’est-à-dire de la peine canonique la plus sévère, ceux ou celles qui oseraient enfreindre ses ordres. Sous ce rapport, la législation moderne n’est pas allée aussi loin : car la loi du 10 avril 1867 admet encore les écoles mixtes dans les communes avant une population de moins de cinq cents habitants.

Enfin, un quatrième paragraphe des instructions de l’évêque de Saint-Malo nous montre d’une manière incontestable qu’il existait des salles d’asile dès eette époque, et