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REVUE PÉDAGOGIQUE.

nances de Vannes qu’un seul passage méritant d’être relevé.

En 1693, Mgr d’Argouges s’exprime ainsi : « Les recteurs feront connaître dans leur prône, aux pères et mères, l’obligation qu’ils ont d’envoyer leurs enfants aux petites écoles, pour les élever chrétiennement et leur apprendre à bien vivre. »

Certes, c’était là une obligation toute morale, mais il est à présumer qu’elle dut produire de bons effets.

De ce qui précède, il résulte que dès le xive siècle, les évêques bretons encouragèrent la création d’écoles dans toutes les paroisses de leurs diocèses, et proclamèrent même, en quelque sorte, l’obligation de l’instruction primaire.

Il est difficile aujourd’hui de savoir si ces prescriptions furent partout observées, car il reste bien peu de documents donnant des renseignements précis sur ce point, et encore faut-il feuilleter longtemps les registres poudreux des fabriques avant de les découvrir. Dans tous les cas, il est permis de croire que, en dehors des prières et du catéchisme, toute l’instruction se réduisit aux éléments de la lecture et de l’écriture, — parfois peut-être aussi à quelques rares notions de calcul. C’eût été déjà là, d’ailleurs, un immense résultat, car aujourd’hui même un assez grand nombre d’enfants quittent nos écoles rurales en n’emportant que ce léger bagage.

Mais à la fin du xvie siècle et au commencement du xviie, des écoles régulières furent créées dans les localités un peu importantes, et les maîtres eurent un traitement fixe, payé sur les ressources de la Communauté ; traitement en retour duquel ils devaient instruire gratuitement tous les enfants pauvres qui se présentaient.

Dès lors, l’instruction se répand assez sérieusement,