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LES ÉCOLES EN FRANCE ET À L’ÉTRANGER.

guère facile, mais de le prévenir, un médecin spécial vient presque tous les mois s’assurer de l’état des yeux de tous les élèves et, suivant ce qu’il croit utile, il éloigne ou rapproche les enfants du tableau, du maître ou des fenêtres, sans tenir compte d’autres considérations que de celle de préserver ou d’améliorer leur vue. Toute école contient, en outre, une salle de dimensions suffisantes pour pouvoir réunir tous les élèves et leur faire une leçon commune ; il ne faut pas confondre les salles de ce genre avec les salles de fêtes des écoles suisses, dont nous parlerons tout à l’heure ; leur but est tout autre ; elles sont destinées au travail et non au plaisir.

La Hollande a conservé les écoles mixtes, c’est-à-dire les écoles qui réunissent garcons et filles dans la même salle, avec le même maître ; car ce sont des maîtres qui leur font la leçon ; on est habitué à voir un jeune ou un vieux maître s’asseoir à côté d’une jeune fille, corriger ses devoirs ou lui infliger une punition, le tout avec un calme, un flegme inaltérable. Ceci est une affaire de climat et de tempérament ; mais les avantages de ce système qui nous choque peut-être sont encore maintenant très-sérieusement préconisés. Ainsi, au Congrès général des instituteurs, tenu cette année en Belgique, l’assemblée a conclu en demandant que « des écoles primaires mixtes remplacent les écoles réservées exclusivement à l’un ou à l’autre sexe ». Les classes des écoles hollandaises contiennent jusqu’à 200 enfants, le plus souvent séparés par groupes au moyen de cloisons vitrées. Il faut aussi ajouter que les écoles catholiques congréganistes n’admettent pas la réunion des deux sexes.

En Belgique et en Suisse[1] on rencontre un nouveau type d’écoles dans lesquelles les classes, tout en se rapprochant des nôtres, sont disposées d’une autre façon. Un grand vestibule ou cour centrale occupe le milieu du bâtiment et monte à toute hauteur entouré d’une galerie à chaque étage. Cette salle qui rappelle un peu nos préaux, mais qui n’en a pas la destination multiple, ne sert en réalité que de vestibule à toutes les

  1. Les écoles publiques en Belgique, en Hollande et en Suisse, par Félix Narjoux (sous-presse).