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LES ÉCOLES EN FRANCE ET À L’ÉTRANGER.

Un médecin allemand qui a approfondi dans tous leurs détails les questions de ce genre, explique que la négligence apportée par les maîtres à assurer l’aération de leurs classes, provient de ce qu’habitués à cette odeur fade et nauséabonde, ils n’en ont plus l’odorat blessé, et même, ajoute-t-il, elle ne déplaît pas à quelques-uns.

Les différents systèmes de ventilation fonctionnent tous en général dans les mêmes conditions : l’air vicié est évacué au moyen d’orifices ménagés à la hauteur du comble, de façon à former une gaîne unique traversée par le tuyau de fumée des appareils de chauffage, dont la chaleur détermine l’aspiration nécessaire. Cette disposition est très-simple, mais son fonctionnement est assuré par l’action du calorique développé par le tuyau de fumée ; or, comme les appareils de chauffage ne sont pas allumés les deux tiers de l’année, environ, il n’y a pas de ventilation pendant tout ce temps. On peut remédier, il est vrai, à l’inaction des tuyaux de fumée, en employant un foyer à combustion lente ou un appareil à gaz ; seulement il n’y a pas d’exemple que des maîtres aient eu le soin d’allumer le foyer ou les becs de gaz. Cette précaution donne donc des résultats parfaitement illusoires.

La seule ventilation vraiment efficace est la ventilation artificielle obtenue au moyen d’une machine à vapeur installée dans le sous-sol de la construction, et comprimant l’air à l’intérieur d’un réservoir. Des conduites analogues à celles employées pour la distribution du gaz et de l’eau mettent ce réservoir en communication avec les salles à ventiler ; il suffit alors de presser un bouton, de tourner un robinet pour faire arriver, à un point déterminé, la masse d’air frais nécessaire ; la force d’expansion de cet air établit un courant qui repousse l’air vicié dans les conduits d’évacuation, d’où il est expulsé au dehors. Ce système est, on le conçoit, d’une installation, d’un entretien et d’une mise en service coûteux : aussi son emploi est-il, malheureusement, très-restreint, et on n’en trouve d’exemples que dans certaines écoles d’Allemagne et de Suisse.


(A suivre.)
Félix Narjoux,
Architecte de la Ville de Paris.