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REVUE PÉDAGOGIQUE.

n’aurait-il pas fini par passer dans l’usage ? Les dénominations devenues officielles ne sont ni plus justes, ni plus aimables.

C’est sous le ministère de M. de Salvandy, en 1847, qu’apparut pour la première fois le mot d’enseignement spécial, que nous retrouverons plus tard. Il y eut alors un commencement d’organisation. Les trois années spéciales venaient à la suite des classes de grammaire ; les matières d’études de chaque année étaient déterminées. Mais comme on était loin du mouvement d’idées d’où étaient sorties les écoles primaires supérieures !

On pouvait croire que la révolution de 1848 y ramènerait les esprits, et qu’elle aboutirait à un large et libéral système d’enseignement à l’usage des classes moyennes. M. Carnot, en effet, se préoccupa de la question dans son court ministère. Mais les événements se succédèrent si vite que des tendances tout opposées triomphèrent. La loi de 1850 supprima l’existence légale de l’enseignement primaire supérieur, et ne fit qu’une place équivoque à ce qu’elle appela l’enseignement professionnel.

D’organisation il ne fut pas question, mais le mot eut la vogue. Il n’y en avait pas cependant qui fût plus confus. Une école professionnelle est celle qui conduit à une profession déterminée. L’école, de Saint-Cyr, l’école navale, l’école de médecine, l’école normale supérieure, etc., sont des écoles professionnelles, parce qu’elles se proposent le but précis de faire des soldats, des marins, des médecins, des professeurs. Avec quelle justesse appeler professionnelles des écoles d’enseignement général destinées à préparer indistinctement aux professions multiples qui relèvent de l’agriculture, du commerce et de l’industrie, à toutes celles où les études latines constatées par un bacca-