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REVUE PÉDAGOGIQUE.

à quels accidents pouvait donner lieu la négligence apportée dans la construction du mobilier. Le plus dangereux de tous est celui qui résulte de l’espace libre laissé entre les bords intérieurs de la table et du banc. Cet espace a été désigné par les spécialistes sous le nom de distance. Obligé de s’avancer sur le bord de son banc pour atteindre la table, l’élève cherche sur le pupitre l’appui qui lui manque.

Cette position tout à fait anormale le fatigue et, au bout de quelque temps, ne pouvant plus écrire facilement, il cherche à reposer sa tête sur son bras gauche qui, plié au coude, repose lui-même sur la table, ou bien l’incline, à quelques centimètres à peine de la main qui écrit.

Alors, l’une des épaules se trouve soulevée au-dessus du niveau de l’autre, la colonne vertébrale est déjetée et pour ainsi dire tordue, les côtes sont comprimées contre le bord de la table, la respiration devient difficile, et l’on voit naître, de cette position vicieuse, les plus graves affections, ainsi que l’indiquent les statistiques des médecins et des hygiénistes les plus experts.

Le docteur Eulenburg déclare que sur 300 cas de déviations de la colonne vertébrale observés à Berlin, le mal provient, dans 267 de ces cas, de causes scolaires ; le docteur Frey, de Genève, constate que, sur 400 cas observés dans l’espace de sept années, 300 fois le développement du mal a eu lieu pendant l’âge scolaire.

« En général, les médecins qui se sont occupés de l’hygiène des écoles et un grand nombre d’orthopédistes accusent les mauvaises habitudes de maintien qu’on y contracte, de produire souvent la déviation de la colonne vertébrale, et, en particulier, cette déviation qu’on désigne sous je nom de scoliose. Si, dit Fahrner, on parvient à