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REVUE PÉDAGOGIQUE.

consultés que par les savants ; les manuels à l’usage des écoles primaires ne contiennent guère que des instructions pratiques ; ils n’initient pas le jeune cultivateur aux admirables transformations que la terre se charge de réaliser. Nous voulons faire entrevoir à nos lecteurs étrangers à l’étude des sciences que le sol est un véritable laboratoire où, sous l’influence de la vie végétale, se préparent les substances nécessaires à notre alimentation et à celle d’un grand nombre d’animaux. Si nous nous exprimons assez clairement, le jeune laboureur comprendra que, de même que le chimiste met en présence de l’hydrogène et de l’oxygène pour obtenir de l’eau, il devra fournir à la terre les substances capables de constituer telle ou telle plante, dont il lui confie la graine. Nous ne désespérons pas de justifier les procédés de l’art agricole ; nous avons même l’espoir de combattre avec quelque fruit l’indifférence du campagnard pour tout ce qui n’est pas le gain proprement dit, de l’intéresser aux mystères dont il est le témoin inconscient, d’introduire un peu de poésie dans sa rude profession, et de la lui faire aimer davantage.

I — Notions élémentaires de chimie.

Les géographes évaluent à un milliard d’individus la population humaine de notre globe ; le nombre des animaux est certainement plus élevé ; celui des végétaux et celui des minéraux sont plus considérables encore. Ces êtres divers présentent une telle variété d’origine, d’organisation et de formes, que les naturalistes ne comptent pas moins de 180, 000 espèces animales, 130, 000 espèces végétales et 3, 000 espèces minérales ! Mais il est un fait plus surprenant encore, et qui révèle chez le Créateur de l’univers autant de sagesse que de puissance : c’est que l’organisme de toutes ces espèces est formé par un petit nombre