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LE JARDIN DE L’INSTITUTEUR.

pas, puisque l’air leur arrive en dessus, en dessous et par les quatre côtés.

Les instituteurs qui prendront la peine de vulgariser ces procédés de conservation, rendront un signalé service autour d’eux.

Pour ce qui est de la conservation des racines et notamment des carottes, la plupart des gens de nos campagnes ne s’y entendent guère non plus. Ils commencent nécessairement l’arrachage par celles qui ont été semées les premières et ils le finissent par celles qui ont été semées les dernières. À mesure qu’ils arrachent, ils rompent les fanes et emportent les racines qu’ils versent négligemment dans la cave ou le cellier. Or, lorsque le tas est fini, il n’est pas besoin d’être un observateur accompli pour remarquer que les racines de la base sont les plus âgées et que celles du sommet sont les plus jeunes. Que s’ensuit-il ?

C’est que l’on commence la consommation par où l’on devrait la finir et qu’on la finit par où l’on aurait dû la commencer. Et, en effet, les carottes qui se conserveraient le plus aisément sont justement celles que nous mangeons en premier lieu, tandis que nous réservons pour le printemps de l’année suivante celles qui sont arrivées à leur complet développement et offrent le moins de résistance, Et ce que nous vous disons ici des carottes s’applique aux autres racines. On commence toujours le tas par les plus vieilles et on le finit toujours par les plus jeunes, de façon que celles qui ont le plus de résistance sont consommées tout de suite, et que celles qui en ont le moins sont conservées et deviennent très-souvent un foyer de pourriture.

Les villageois ont besoin d’être éclairés là-dessus et